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de la Langue Françoise.

l’on ne sçauroit prononcer si parfaitemant : & la nature n’étant pas portée à se faire, dans tous les mots, les petites violances qui seroient necessaires, pour surmonter cette difficulté ; on prononce negligemmant, & seulemant autant qu’il est necessaire, pour se faire entendre : de maniere qu’il n’est pas étrange, qu’il paraisse du mauvais Accent, & d’autres impuretés dans le discours. Enfin la pituite, dont cette sorte de Temperamant abonde, humectant un peu trop les Organes, empêche la netteté de l’expression ; contribuë nôtre chi, nij, dij, &c. & cause d’autres defaus.

Dans le haut Auvergne, on a ordinairemant la bouche fort grande ; ce qui fait que n’ouvrant les lévres & les dents qu’à demy, on a l’Accent Languedocien ; comme ie l’ay fait observer à plusieurs personnes ; & chacun experimentera cét Accent en soy-même, si l’on essaye de parler les dents fermées.