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Du bon Accent

me l’on parle. Mais durant le regne de la legereté dans la prononciation, ie ne pense pas qu’on la doive prandre pour la regle de l’Ecriture : autrement nous perdrons l’intelligence des livres François, que l’on a écrits jusqu’à presant : & nos Neveux n’entandront pas les Nôtres.

Ce discours n’est pas tout-à-fait hors de propos : puîque c’est l’Accent qui donne la première atteinte à l’Uzage, & qui commance de changer la Langue. Il ne me reste qu’à observer, qu’il n’y a point de Ville qui l’ayt pur. C’est l’avantage de la Cour & de l’Academie. Mais l’Academie, & la Cour étans composées des gens de toutes les Provinces ; le bel Accent peut naître par tout, quand on s’y applique. Et pour ceux qui negligent ; tout ce que l’on en peut dire ; c’est qu’il y a des Villes & des Personnes, qui ont moins de defauts, & plus de dispositions naturelles à bien parler.