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PREFACE.

tient lieu de puissante raison ; & il y a de la bien seance, d’errer à la suite des grands Capitaines. Mais l’Usage est le maître infaillible de la Langue : car il est du discours comme de la monnoye, dont il ne faut recevoir que celle qui a cours. Enfin tout cela demande un discernemant fin.

Usitatis tutints utimur nova non fine priculo quodam singimus. Num si accepta sunt, modicam laudem asserunt orationi : repudiara etiam in iocos exeunt. Quintil. X. I. inst. 5.Il avoit dit un peu aupravant, en faveur de l’usage. Le plus seur de suivre l’Usage ; il y a toutjours du peril d’inventer, car si ce que l’on invente est reçû, la gloire que l’on en retire est fort petite ; & s’il est méprizé, on se fait moquer de foy. Ay-je donc ce Discernemant fin, qui est necessaire, pour connoître le bel uzage ; pour choisir les Auctoritez des grands hommes ; pour discerner ce qui est nouveau, d’avec l’Antiquité ;