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établissement dans ces contrées ne pouvait justifier une telle prétention ; que nous les avions effectués au prix de notre sang et de nos trésors, sans l’assistance des richesses ou de la force de la Grande-Bretagne ; qu’en constituant nos diverses formes de gouvernement, nous avions adopté, il est vrai, un roi commun, posant ainsi les bases d’une ligue et d’une amitié perpétuelle avec eux ; mais que la soumission à leur parlement ne faisait pas partie de notre constitution et n’avait jamais été acceptée en principe, si l’on peut s’en rapporter à l’histoire : et nous avons fait appel à leur justice et à leur magnanimité naturelle aussi bien qu’aux liens de notre commune origine pour désavouer ces usurpations qui étaient de nature à interrompre notre liaison et nos bons rapports. Eux aussi ont été sourds à la voix de la raison et de la consanguinité, et lorsque l’occasion leur a été donnée, par le cours régulier de leurs lois, d’éloigner de leurs conseils les perturbateurs de notre harmonie, ils leur ont, par de libres élections, confié de nouveaux pouvoirs. Et aujourd’hui même ils laissent leur premier magistrat envoyer, pour nous envahir et nous détruire, non-seulement des soldats de notre sang commun, mais des mercenaires écossais et étrangers. Ces faits ont porté le dernier coup à une affection mourante, et la dignité nous commande de renier à jamais ces frères insensibles. Il nous faut chercher à oublier notre ancien

établissement dans ces contrées.

Nous avons fait appel à leur justice et à leur magnanimité naturelle, et nous les avons conjurés, au nom des liens d’une commune origine, de désavouer ces usurpations qui devaient inévitablement interrompre notre liaison et nos bons rapports. Eux aussi ont été sourds à la voix de la raison et de la consanguinité.