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C' est pourquoy on la doit beaucoup ménager dans les impositions, pour ne la pas charger au-delà de ses forces.

Commençons par ceux des villes.

La premiere chose qu' il est à propos de faire, est d' entrer en connoissance de ce qu' un artisan peut gagner ; et pour cet effet examiner la qualité du métier, et voir s' il est continu ; c' est-à-dire s' il peut être exercé pendant toute l' année, ou seulement une partie.

2. à quoy peuvent aller les journées des ouvriers quand ils travaillent ; et les frais qu' ils sont obligez de faire, si ce sont des maîtres.

3. Combien les maîtres employent de compagnons et d' apprentifs.

4. Le temps qu' ils perdent ordinairement par rapport à leur métier, et aux autres ouvrages à quoi ils sont employez. Et enfin ce qui peut leur revenir de net à la fin de l' année.

Pour mieux faire entendre cecy, je prendray pour exemple un tisserand. Il peut faire communément six aunes de toille par jour quand le tems est propre au travail, pour la façon desquelles on luy paye deux sols par aune, qui font douze sols. Sur quoi il est à remarquer, qu' il ne travaille pas les dimanches ni les fêtes, ni les jours de gelée, ni ceux qu' il est absent pour aller rendre la toille à ceux qui la font faire ; non plus que les jours qu' il est obligé d' aller aux foires et aux marchez chercher les choses