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même dans les païs etrangers autant que besoin seroit, pour veiller et entrer en connoissance de ce qui seroit bon ou mauvais au commerce, afin d' en rendre compte au roy ; et proposer ensuite à sa majesté ce qui pourroit le maintenir, l' augmenter et l' ameliorer.

C' est à ce conseil bien instruit du merite et de l' importance du commerce, que j' estime qu' il se faudroit adresser pour faire une imposition sur les marchands et negocians, ou plûtôt sur les marchandises, telle que le commerce le pourroit supporter, sans en être alteré ou déterioré. Car il est bon de se faire une loy de ne jamais rien faire qui luy puisse préjudicier. Les anglois et hollandois qui ont de semblables chambres établies chez eux, s' en trouvent fort bien.

Mais je ne dois pas oublier de representer icy, qu' il se fait un négoce de billets qui est trés-préjudiciable au veritable commerce, et qu' il faudroit par consequent abolir. Il y en a de deux sortes, les uns avec les noms du debiteur et du creancier, les autres sans nom du creancier.

Les premiers sont des billets ou promesses sous simple signature, dans lesquels les interêts sont payez par avance, ou précomptez avec la somme principale ; et on les renouvelle de temps en temps,