çavoir le montant de chaque année.
troisiémement. les maisons des villes et bourgs du royaume ; les moulins, non plus que les pescheries des rivieres et etangs, ne se peuvent cacher. Et ce que je diray cy-aprés, fera voir qu' il n' est pas impossible de sçavoir ce que les arts et métiers peuvent rapporter.
quatriémement. les gages de tous les domestiques de l' un et de l' autre sexe servant dans le royaume, sont aussi faciles à découvrir.
Il ne sera pas hors de propos de dire icy un mot des rentes, pour montrer ce qu' il en peut entrer dans ce fonds. Il y en a de deux sortes, les seigneuriales et les constituées .
Des seigneuriales, les unes sont fixées en argent, en grain, en volaille, etc. Et c' est à proprement parler ce qu' on appelle rentes seigneuriales. Les autres se levent en espece lors de la récolte à une certaine quotité, plus ou moins, selon la quantité des gerbes que la terre donne ; et c' est ce qu' on appelle champart ou agrier.
Comme on suppose que la dixme royale se leve la premiere, et qu' elle dixme tout ce que la terre produit, il s' ensuit qu' elle aura dixmé les rentes seigneuriales qui ne sont dûës, sur tout en France où il n' y a point de serfs et d' esclaves, qu' à cause des fruits de la terre, laquelle n' a été donnée aux vassaux qu' à cette condition. Cela est clair à l' égard des rentes seigneuriales de la premiere espece ; un exemple rendra le fait évident