s qui s' y sont introduits ; mais cela ne peut être fait à l' égard des affaires extraordinaires, qui ne se peuvent pas répeter d' une année à l' autre, du moins sous les mêmes titres. C' est pourquoy quelque quantité qu' on en puisse faire, on est assuré d' en trouver bien-tôt la fin. Et c' est apparemment cette consideration qui a donné à nos ennemis tant d' éloignement pour la paix ; car il ne faut pas douter qu' ils ne fussent bien informez de ce qui se passoit chez nous.
J' aurois beaucoup de choses à dire sur le mal que font les doüanes provinciales, tant par la mauvaise situation de leurs bureaux dans le milieu des provinces françoises, que par les excés des taxes et les fraudes des commis ; mais je veux passer outre, et abreger. C' est pourquoy je ne m' étendray pas là-dessus davantage, non plus que sur la capitation, qui pour avoir été trop pressée, et faite à la hâte, n' a pû éviter de tomber dans de trés-grands défauts, qui ont considerablement affoibli ce qu' on en devoit esperer, et produit une infinité d' injustices et de confusions.
Quel bien le roy ne feroit-il donc point à son etat, s' il pouvoit subvenir à ses besoins par des moyens aisez et naturels, sans être obligé d' en venir aux extraordinaires, dont le poids est toûjours pesant, et les suites trés-fâcheuses ?
Comme tous ceux qui composent un etat, ont besoin de sa protection pour subsister, et se maintenir chacun dans son état et sa situation