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tirer d' un sac plusieurs moutures. C' est pourquoy bien qu' il en ait déja été parlé dans le corps de ces memoires, je n' hesite pas à le repeter icy, la chose me paroissant d' une importance à ne devoir pas être touchée legerement.

Il me semble aussi que les revenus du roy se doivent distinguer de ceux de ses sujets, bien que tous proviennent de même source, suivant ce systême. Car on sçait bien que ce sont les peuples qui cultivent, recuëillent, et amassent ceux du roy ; et que pour les percevoir, ses officiers n' ont d' autre soin que de les imposer, et en faire la recette, les peuples faisans le reste. C' est pourquoy il me paroît qu' il seroit mieux de dire, que des fonds de terre, du commerce et de l' industrie, se tire le revenu des hommes ; mais que les veritables fonds du revenu des rois, ne sont autres que les hommes mêmes, qui sont ceux dont ils tirent non seulement tout leur revenu, mais dont ils disposent pour toutes leurs autres affaires. Ce sont eux qui payent, qui font toutes choses, et qui s' exposent librement à toutes sortes de dangers pour la conservation des biens et de la vie de leur prince ; qui n' ont ni tête ni bras, ni jambes qui ne s' employent à le servir, jusques-là qu' ils ne peuvent pas se marier, ni faire des enfans, sans que le prince n' en profite, parce que ce sont autant de nouveaux sujets qui luy viennent.

Ces fonds sont donc bien d' une autre nature que