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caution. Et la quatriéme enfin, que le roy a besoin d' argent present et comptant, et que les dixmes n' en donnent que tard.

On a déja répondu à ces objections, lors qu' on a traité le premier fonds, de la dixme royale, d' une maniere qui ne souffre point de replique. On a montré que dans plus de la moitié de la France, on ne se sert point de granges pour renfermer la récolte des fruits ; et on a fait voir par une supputation exacte, qu' en Normandie et ailleurs, où les granges sont en usage, que quand les fermiers du roy n' en trouveroient pas avec autant de facilité que font les fermiers des gros décimateurs ecclesiastiques, une somme de mil ou douze cens livres sera plus que suffisante pour bâtir une grange capable de renfermer une dixme de deux mil livres de rente au moins ; et que l' avantage que le peuple recevroit par cette maniere de lever la taille, qui auroit toûjours une proportion naturelle au revenu des terres, sans qu' elle pût être alterée ni par la malice et la passion des hommes, ni par le changement des temps ; et qui le délivreroit tout d' un coup de toutes les vexations et avanies qu' il souffre de la part des collecteurs, des receveurs des tailles, et de leurs suppôts, et tout ensemble des miseres où le réduit la perception des aydes comme elles se levent ; compenseroit abondamment la dépense de la grange, qui pourroit être avancée par les fermiers, et reprise sur les paroisses pendant les six