la cupidité de tous les autres, se trouvera lésée dans cet établissement.
Mais la réponse à faire à tous ces plaignans, est de les renvoyer aux maximes qui sont à la tête de ces memoires, et qui en font le fondement, desquelles ils ne sçauroient disconvenir ; à sçavoir, l' obligation naturelle qu' ont tous les sujets d' un etat, de quelque condition qu' ils soient, de contribuer à le soutenir à proportion de leur revenu, ou de leur industrie, sans qu' aucun d' eux s' en puisse raisonnablement dispenser : tout privilege qui tend à l' exemption de cette contribution étant injuste et abusif. S' ils sont raisonnables ils s' en contenteront ; et s' ils ne le sont pas, ils ne meritent pas qu' on s' en mette en peine, attendu qu' il n' est pas juste que le corps souffre, pour mettre quelques-uns de ses membres plus à son aise que les autres.
Venons presentement aux objections. Comme les preuves que nous avons données de la bonté du systême de la dixme royale, emportent le consentement de l' esprit de ceux-mêmes qui ne le voudroient pas, on a recours à de prétenduës impossibilitez, lesquelles bien examinées s' évanoüissent.
Ces objections se réduisent à quatre. La premiere regarde les granges pour renfermer la dixme des fruits ; et on prétend que pour les bâtir il faudroit des sommes immenses. La seconde, qu' on ne trouvera point de fermiers qui les veulent affermer. La troisiéme, que si on en trouve, ils seront sans