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mais non le revenu fixe, qui doit toûjours demeurer dans le même état : par exemple, du 20 au 18 ; du 18 au 16 ; du 16 au 14 ; du 14 au 12 ; et du 12 au 10, qui est le point suprême qu’il ne faut jamais outre-passer. On repete cela souvent, parce qu’on ne sçauroit trop le repeter ; car jusques-là tout le monde peut vivre, mais passé cela, le bas peuple souffriroit trop. Eh ! Pourquoy pousseroit-on la chose plus loin ? Et que voudroit-on faire d’un revenu qui pourroit monter à plus de cent quatre-vingt millions ? S’il est bien administré, il y en aura plus qu’il n’en faut pour subvenir à tous les besoins de l’etat, tels qu’ils puissent être ; s’il l’est mal, on aura beau se tourmenter, tirer tout ce que l’on pourra des peuples, et ruiner tous les fonds du royaume, on ne viendra jamais à bout de satisfaire l’avidité de ceux qui ont l’insolence de s’enrichir du sang de ses peuples.

Tout ce qui a été dit jusques icy, sert à démontrer que la dixme royale, telle que nous la proposons, est un moyen sûr d’enrichir le roy et l’etat, sans ruiner personne.

Reste à faire voir ce que la lieuë quarrée peut nourrir de monde de son crû ; et par rapport à elle tout le royaume, sans être obligé d’avoir recours aux etrangers.

Nous avons trouvé que la lieuë pouvoit produire 2104 septiers de bon bled : aj-