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quoy que mediocre, est fort au-dessus de celle de l' election de Vezelay, les bleds sont estimez à un sols la livre, et la dixme levée au Xie. On doit de plus faire attention, que l' année 1699 sur laquelle nous nous réglons, est une de celles qui a le moins produit de grains, et par consequent de dixme ; ce qui se prouve par leur cherté, le froment s' étant vendu sur le pied de douze deniers la livre. Il est de plus à considerer que l' election de Vezelay, est un des païs du royaume où il y a le moins de terres labourables ; que prés des deux tiers de son étenduë sont remplis de bois, ou terres vagues et vaines. Que les terres en culture étant d' une fertilité bien au dessous de la mediocre, ne produisent que des siegles, orges et avoines, et tout au plus le tiers de froment, et que l' année 1699 étant celle qui a suivi immediatement la paix ; les levées des revenus du roy étoient encore dans un excés insoûtenable ; défaut qui ne se peut continuer, sans reduire les peuples à l' impossible. Au lieu que la dixme étant proportionnée au rapport des païs, se peut soûtenir à perpetuité, avec certitude d' une augmentation continuelle des revenus du roy par les suites. Dautant que le païs se repeuplant, le labourage des terres augmentera, la culture en sera beaucoup meilleure ; et beaucoup qui sont abandonnées par impuissance, se défricheront ; les bestiaux de même que les hommes s' augmenteront, et la dixme royale par consequent. Au surplus comme celle-cy n' excepte rien, et qu' on prétend y assujétir tout ce qui porte revenu, elle surpassera