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Au reste, comme la quotité de la dixme royale, tant à l' égard des fruits de la terre, que des maisons, et de toutes les autres choses sur lesquelles elle s' étend, doit être certaine et sçûë de tous les contribuables ; il est important qu' elle soit déclarée par un tarif public, qui sera renouvellé tous les ans, à cause des augmentations et des diminutions qui pourroient arriver d' une année à l' autre, suivant que les affaires du roy le requereront, et affiché à la porte de l' eglise paroissiale de chaque lieu, afin que chacun y puisse voir clairement et distinctement ce à quoy il est obligé.

Il y aura encore trois choses à observer à l' égard de la dixme des fruits de la terre, dont il est bon que messieurs les intendans choisis soient avertis. La premiere est, de faire défenses trés-expresses, à peine de confiscation, d' enlever les débleures, de dessus la terre, ni de mettre les gerbes en trésaux, que le dixmeur royal n' ait passé et levé sa dixme. Cela se fait à la dixme ecclesiastique en plusieurs païs. Il sera même necessaire d' obliger les proprietaires d' avertir le dixmeur royal avant que de lier, afin que cette levée se fasse de concert, et que les fruits de la terre ne souffrent point de déchet par le retardement du dixmeur ; ce qu' il est trés-important d' empêcher, tant pour ne pas donner au peuple une juste occasion de se plaindre, que pour ne le pas mettre à la mercy du dixmeur. La seconde , de regler comment le dixmeur en doit user, quand ayant compté les gerbes d' un champ,