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charges de l' etat ; même des rentes créées sur l' hôtel de ville de Paris, qu' il est bon de diminuer le plus qu' il sera possible.

Enfin il remettra en valeur les terres qui sont venuës à un trés-bas prix ; et on doit s' attendre que son exacte observation ramenera l' abondance dans le royaume, parce que les peuples qui ne craindront plus la surcharge des tailles personnelles, comme il a déja été dit, travailleront à qui mieux mieux. D' où s' ensuivra encore necessairement qu' avant qu' il soit peu, les revenus du roy et ceux des particuliers s' augmenteront notablement ; et que le royaume, dont le peuple est fort diminué, se repeuplera bien-tôt, attendu qu' il s' y fera beaucoup de mariages ; que les enfans y seront mieux nourris par rapport à la foiblesse de leur âge, et les païsans mieux vêtus. Les etrangers même viendront s' y habituer, quand ils s' appercevront du bonheur de nos peuples, et qu' ils y verront de la stabilité. La pauvreté sera bannie du royaume ; on n' y verra plus les ruës des villes, et les grands chemins pleins de mendians, parce que chaque paroisse se trouvera bien-tôt en état de pouvoir nourrir ses pauvres, même de les occuper. Le commerce de province à province, et de ville à ville, se remettra en vigueur, quand il n' y aura plus ni aydes ni doüanes au dedans du royaume ; ce qui fera que la consommation sera d' autant plus grande, qu' elle sera plus libre. D' où