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plus voisins, qui demanderoient le même traitement ; ce qui seroit suivi des autres provinces, et ensuite de tout le royaume. Or accordant ce même traitement aux païs où la gabelle n' est pas établie, on pourroit le faire à condition de la recevoir ; et même y ajoûter d' autres moyens pour les en dédommager, comme de les décharger de quelques vieux droits onereux, ou de payer leurs dettes ; ou enfin par tel autre moyen qu' on pourroit aviser, en gagnant les principaux du païs, et en usant d' autorité, où la raison seule ne pourroit pas suffire. Le roy est plus en état de le faire qu' aucun de ses prédecesseurs ; et il n' est pas juste que tout un corps souffre, et que son oeconomie soit troublée, pour mettre quelqu' un de ses membres plus à son aise que les autres.

La seconde chose à faire est, que le roy achete et s' approprie les fonds de toutes les salines du royaume. Aprés quoy il les faudroit réduire à la quantité necessaire la plus précise qu' il seroit possible, eu égard aux consommations des peuples, et à ce qu' on peut debiter de sel aux etrangers ; et supprimer les autres. Il faudroit ensuite fermer ces salines de murailles, ou de remparts de terre avec de bons et larges fossez tout autour ; et y faire aprés une garde réglée comme dans une place de guerre. De trés-mediocres garnisons suffiroient pour cela.

La troisiéme, d' y faire bâtir tous les greniers et les magasins necessaires, et y établir des b