Page:De Théis - Oeuvres complètes, Tome 3, 1842.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
VINGT-QUATRE HEURES

du bonheur de tout vous sacrifier ? Mes jalousies sont importunes, je le sais ; mais la source d’où elles partent ne devrait-elle pas vous les faire excuser ? Si c’est cela qui vous a déplu, ne devriez-vous pas au moins vous en plaindre ? et c’est ce que vous n’avez jamais fait, souvenez-vous-en bien, mon ami. Peut-être je n’aurais pu me vaincre ; mais j’aurais pu le tenter, et si cet effort eût été au-dessus de mes forces, si j’y eusse succombé, du moins ce n’aurait pas été votre faute, et je n’aurais pas ce terrible reproche à vous faire.

Mais où êtes-vous, que faites-vous, tandis que dans l’excès de mon agitation ma main tremblante trace ces caractères que vous ne lirez peut-être jamais ? Êtes-vous près de madame de B… ? vos yeux sont-ils fixés sur les siens ? lui jurez-vous ?… non, non, cela n’est pas possible. Votre absence, votre silence sont inexplicables ; mais je croirai tout, plutôt que de me persuader que cette femme puisse faire naître une seule émotion dans une âme accoutumée au feu de la mienne.

Séparateur