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D’UNE FEMME SENSIBLE.

que pour vous. Si la retraite dans laquelle vous vivez ne m’a point permis de pénétrer jusqu’à vous, vous n’avez pas fait un seul pas dans le monde que je ne vous y aie suivie. Vous ne vous en serez pas aperçue sans doute. Comment un jeune et timide adorateur aurait-il pu être distingué dans cette foule enchantée qui vous environne dès que vous paraissez, et qui n’est pas même l’objet de votre attention ? Comment ma faible voix aurait-elle pu se faire entendre dans ce concert d’applaudissements que semblent moins vous attirer votre beauté, vos grâces, vos talents, que la noble simplicité qui vous les fait ignorer ? Comment mon hommage aurait-il pu parvenir jusqu’à celle qui est au-dessus de l’hommage des hommes ?… Cependant… ah ! je me jette à vos pieds ; pardonnez ce que je vais avoir la hardiesse de vous dire. J’ai vu, j’ai cru voir vos beaux yeux, image d’un ciel pur, se porter avec une tendre inquiétude sur quelqu’un que je n’ose nommer. Il m’a semblé… Non, je n’aurai jamais le courage de l’écrire. S’il est, s’il peut être quelque espoir pour moi, si personne n’a encore touché votre