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VINGT-QUATRE HEURES

de lire, et sous ce vain prétexte, te rapprochant de plus en plus, et penchant ta tête contre la mienne sur le livre que je tenais encore, tu achevas de porter l’orage dans mon sein. Ah ! pourrai-je peindre ce que j’éprouvai lorsque je sentis ta main chercher ma main tremblante ; lorsque dans le désordre de mes esprits mes yeux se portèrent sur toi… lorsqu’ils rencontrèrent les tiens ?… Tous les feux de l’amour qui s’en seraient échappés à la fois m’eussent fait un effet moins rapide et moins violent. Un avenir entier de transports se déroula à l’instant devant moi. Je me levai éperdue, égarée… j’entendais les battements de mon cœur. Mais la nature ne peut suffire à des émotions si vives. Mes idées se troublèrent, je retombai sans force, et j’allais succomber sous le poids de tant de délices, si les douces larmes du bonheur n’eussent enfin coulé à grands flots de mes yeux.

Ô mon bien-aimé ! avais-tu besoin d’un autre aveu ? aussi, avec quel emportement te précipitas-tu à mes genoux ! Je crois encore sentir sur mes mains le feu des baisers dont tu les couvrais. J’entends encore ces noms