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PREMIÈRE PARTIE.


CXXX.


La douleur dans une âme faible est un accablement, un envahissement de tout ; elle l’anéantit ; mais la crise passée, ces organes faibles reprennent leur peu d’énergie, ou peuvent au moins la reprendre. Mais dans une âme forte, où le désespoir pénètre lentement, où il s’empare une à une de toutes les facultés, où on ne cède, pour ainsi dire, qu’après avoir combattu, la douleur est un mal qui s’identifie avec nous, qui devient une partie de nous-mêmes et que l’on peut dire sans remède.


CXXXI.


Les âmes tendres et ardentes se font de continuels sujets de reproches de tous les devoirs qu’il leur a été impossible de remplir au gré de leurs vives sensations, tandis que les âmes froides, qui ne remplissent de ces