Page:De Théis - Oeuvres complètes, Tome 3, 1842.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
PENSÉES.


CXXII.


Quand nous sommes agités par une crainte, une circonstance extraordinaire, et que nous remarquons dans les traits de ceux qui nous abordent une altération quelconque, nous croyons à l’instant qu’ils sont troublés par la nécessité d’avoir à nous apprendre quelque événement qui doit nous affliger, ou par l’embarras d’avoir à nous le cacher, sans réfléchir qu’il est bien rare que ce qui ne regarde que nous produise sur les autres un effet si sensible.


CXXIII.


On apprend avec le temps que celui qui se borne à se faire aimer peut jouir agréablement de la vie ; mais que s’il ne veut pas risquer d’être tôt ou tard méconnu, dédaigné ou abandonné, il doit aussi se faire respecter, et, même savoir se faire craindre.