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D’UNE FEMME SENSIBLE.



LETTRE V.

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Mon déjeuner est là : je n’ai point la force d’y toucher. Je sens une barre, un poids sur ma poitrine. Tantôt une rougeur subite couvre ma figure, tantôt un frisson me parcourt de la pointe des pieds à la pointe des cheveux. Quel est donc ce pouvoir de l’âme sur le corps, de la passion sur la raison ? L’orgueil s’en révolte et s’en indigne : il nous montre notre faiblesse, notre profonde humiliation dans tout son jour ; il nous force à gémir sur ce temps, ces facultés dépensées, prodiguées, perdues en vaines et folles sensations ; mais à quoi cela sert-il ? à rien !…

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