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PENSÉES.

nous prouve que, quelque étranger que soit ce qui frappe nos yeux à ce qui frappe notre imagination, rien ne peut empêcher que nous ne recevions ensemble ces deux impressions ; que, de ce moment, elles ne peuvent plus être séparées ; et que cette alliance bizarre et inévitable de sensations si différentes les unes des autres doit être un de ces enchaînements secrets, un de ces mystères de la nature dont l’observation peut nous faire connaître et juger les effets, mais dont il nous est impossible de nous expliquer les causes.


LXXIII.


L’instinct est une de nos facultés les plus admirables ; c’est par lui que ce qui frappe nos sens arrive à notre esprit et à notre imagination. Trop subtil pour être analysé, il nous fait pressentir à notre insu le mal, le bien, le danger, les événements même que notre raison ne peut encore concevoir ; Moins nous sommes éclairés et mieux il nous guide, parce qu’alors il agit librement en nous sans être altéré par d’autres