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PREMIÈRE PARTIE.

doivent influer défavorablement sur leur jugement, leur raison, leur cœur même, on a peine à comprendre qu’il y en ait encore eu si peu qui aient abusé réellement de leur pouvoir, et qui soient devenus de véritables tyrans. On ne peut attribuer cet heureux résultat de tant de causes qui devaient produire un effet contraire, qu’à cette espèce de respect humain qui saisit, sans qu’il se l’avoue, le cœur, l’esprit de celui qui peut tout, et qui, n’étant jamais irrité par la résistance, finit (s’il n’est point une exception à la règle générale) par s’abandonner à l’instinct du bien qui est aussi un des éléments de la raison humaine.


VII.


De toutes les idées fausses, de toutes les vaines chimères qui peuvent égarer les hommes, celle qui leur fait croire qu’ils ont le droit de gouverner despotiquement les autres hommes est l’erreur sur laquelle il est le moins possible de les éclairer, parce qu’elle ne peut s’être emparée d’eux qu’en leur faisant franchir