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PREMIÈRE PARTIE.


III.


La religion ne devrait être, et n’est en effet, qu’un grand sentiment, une grande inspiration tellement au-dessus de nous que nous devons nous y abandonner sans chercher à nous en rendre compte. Les théologiens qui cherchent à la démontrer par des faits, des idées, des images positives, la dépouillent à l’instant de la plus noble partie de son pouvoir, parce qu’ils forcent à la raisonner au lieu de la sentir, et qu’ils la soumettent par là au jugement des hommes, qui ne leur permet pas de croire ce qu’ils ne peuvent comprendre.


IV.


La vérité a des bornes, la chimère n’en a pas ; c’est pourquoi la première, au delà de laquelle l’esprit humain ne voit ni n’espère rien, le laisse calme mais souvent indifférent, tandis qu’il s’enflamme à l’instant pour la chimère qui est pour ainsi dire indéfinie, et