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PENSÉES.

l’ordre et du maintien de la société ; que celui qui les transgresse se place en cela hors de la société ; et que, de ce moment, dût-il échapper à la justice des hommes, il se trouve par la force des choses, dans une fausse position qui ne lui permet plus de faire un pas sans rencontrer un nouvel écueil.


II.


Un des dangers de la dévotion exagérée, et telle que la faiblesse humaine nous la fait comprendre, c’est de porter l’esprit de celui dont elle s’est emparée dans une sphère où tout est étranger à ses véritables devoirs ; de mêler à ses moindres actions un espoir de récompense, un orgueil d’approbation divine qui lui fait trouver insipides et sans but réel les simples vertus de l’humanité, et de l’élever tellement à ses propres yeux qu’il lui devient impossible de faire le bien pour l’amour seul du bien, sans se croire dans une sorte de déchéance.