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PENSÉES.


LXXXII.


Le bonheur et le malheur viennent presque toujours du côté où on ne les attend pas.


LXXXIII.


On n’a jamais réellement pensé à définir les pressentiments. Les esprits forts y attachent peu d’importance, et ils ont raison s’ils ne leur semblent qu’une sorte de prescience ; mais en y réfléchissant, on voit qu’ils sont au contraire la suite d’une sensation toute positive, et que, considérés sous ce point de vue, ils méritent l’attention la plus sérieuse.

Lorsqu’un sentiment que nous ne pouvons expliquer nous fait craindre quelque malheur pour nous, ou pour les personnes qui nous sont chères, et lorsqu’en effet cette crainte n’est point sans fondement, une suite de petits incidents qui ne sont rien pour les indifférents, mais qui se rattachent à ce qui préoccupe nos esprits,