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PENSÉES.


LXIII.


Ce que l’on appelle un air faux est une certaine disposition des traits qui frappe et repousse au premier abord, et dont on semble n’avoir jamais pensé à chercher la cause, quoiqu’elle soit facile à expliquer.

Il est hors de doute que le sentiment, quel qu’il soit, que nous éprouvons, donne à nos traits une expression qui y est analogue, et y imprime un caractère qui indique visiblement ce qui nous agite. Or, lorsqu’un homme naturellement astucieux, méchant ou perverti, veut cacher le fond de son âme, il se fait en lui un combat entre la nature qui agit et la volonté qui comprime, entre ce qu’il éprouve et ce qu’il cherche à persuader ; et ce combat se représentant malgré lui sur ses traits, en détruit l’ensemble, et produit ce que nous appelons un air faux, signe certain d’une mauvaise intention.