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VINGT-QUATRE HEURES

pas, mon ange, mon âme, ma vie ! Comment résisterais-tu à ton amie expirante ? comment sentirais-tu tes mains pressées dans ses mains brûlantes sans en être ému jusqu’au fond de l’âme ? comment nos regards pourraient-ils se rencontrer sans qu’une attraction involontaire nous fît voler dans les bras l’un de l’autre ? N’est-il pas entre les amants des sympathies mystérieuses que rien ne saurait expliquer ? Et quand cela ne serait pas, qui me dit que l’idée du mal que tu me fais n’a pas touché ton cœur ; que dans ce moment même tu ne reviens pas à moi ? Car tu n’es pas insensible, tu ne l’es pas ; je ne t’aurais pas aimé si le feu de la sensibilité, ce feu divin, qu’on ne peut confondre avec aucun autre, n’eût éclaté dans chacun de tes traits. Ah ! que ces idées sont douces et consolantes ! comme elles me font de bien ! comme j’en avais besoin ! Oui, m’y voilà résolue. Je veux tout risquer, je veux t’envoyer cette lettre, je veux… Mais j’entends quelqu’un, si c’était toi… Ah ! mon Dieu !… il faudrait donc en mourir de bonheur !… Non, c’est, me dit-on, Alfred ; Alfred, toujours Alfred ! Que me