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la nation canadienne.

En cours

Le Congrès des colonies révoltées eut beau, dès lors, s’efforcer d’entraîner les Canadiens dans sa rébellion, il eut l)eau leur faire parvenir les proclamations les j)lus pathétiques, l’éloquence de ses manifestes demeura sans effet ; « l’acte de Québec » avait gagné les Canadiens à la cause anglaise.

Ces prétendus alliés offrant si bruyamment leur amitié, qu’étaient-ils d’ailleurs ? Les Canadiens ne reconnaissaient-ils pas en eux ces mêmes Bostonais, leurs pires ennemis depuis deux siècles ? Parmi ces émissaires de paix, ne voyaient-ils pas venir à eux, la bouche pleine de paroles de sympathie, ce même Franklin qui, lors de la guerre de Sept ans, avait multiplié ses efforts pour engager l’Angleterre à porter la guerre dans leur pays et à l’enlever à la France ?

Une seule considération, peut-être, aurait }>u entraîner leurs sympathies en faveur de la nouvelle république, c’est l’alliance que la France fit avec elle en 1778 en lui accordant l’appui de ses armes.

On s’étonne quelquefois que les Canadiens qui, vingt ans auparavant, avaient combattu avec tant d’énergie pour demeurer Français, n’aient rien fait alors pour le redevenir. Eh bien, c’est encore à notre honte qu’il faut l’avouer, la faute n’en est pas à eux, mais à nous.

En déclarant la guerre à l’Angleterre, le désir des hommes d’État français les plus éclairés était de recouvrer le Canada ; c’était l’idée chi ministre des affaires étrangères, M. de Vergennes. Un des anciens