puissant adversaire que vint, avec étonnement, se heurter la volonté du vainqueur.
C’est presque comme un crime que la loi anglaise, au dix-huitième siècle, considérait l’exercice du catholicisme. Au Canada, malgré les stipulations du traité de cession, la tolérance religieuse ne fut pas plus grande que dans la métropole. Le clergé fut en butte, sinon à toutes les persécutions, du moins à toutes les vexations, et des adresses venues de Londres sollicitaient les gouverneurs « d’ensevelir le papisme sous ses propres ruines ». L’une d’elles, entre autres, élaborée par une Université anglaise, proposait, pour y arriver, les étranges moyens que voici : « Ne parler jamais contre le papisme en public, mais que miner sourdement ; engager les jeunes filles à épouser des protestants ; ne point discuter avec les gens d’Église, et se défier des Jésuites et des Sulpiciens ; ne pas exiger actuellement le serment d’allégeance ; réduire l’évêque à l’indigence ; fomenter la division entre lui et ses prêtres ; exclure les Européens de l’épiscopat, ainsi que les habitants du pays qui ont du mérite et qui peuvent maintenir les anciennes idées. Si l’on conserve un collège, en exclure les Jésuites et les Sulpiciens, les Européens et ceux qui ont étudié sous eux, afin que, privé de tout secours étranger, le papisme s’ensevelisse sous ses propres ruines. Rendre ridicules les cérémonies religieuses qui frappent les imaginations ; empêcher les catéchismes ; paraître faire grand cas de ceux qui ne donneront aucune instruc-