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souffrances subies côte à côte, de gloire acquise de concert, et d’espérances nourries vers un même avenir.

L’histoire des Canadiens leur offre de glorieux souvenirs : au début même de leur existence coloniale, les plus grands noms de notre histoire, ceux de Henri IV et de Louis XIV, ceux de Richelieu et de Colbert, couvrent pour ainsi dire leur berceau et leur font partager comme un patrimoine commun le lustre de nos propres annales. Plus tard, quand violemment séparés de la France, la fortune des armes les contraint, sous un gouvernement étranger, à une existence désormais distincte de celle de leur mère patrie, ils reprennent seuls la chaîne non moins glorieuse et non moins belle de leurs traditions et de leur histoire. Parmi leurs conquérants, ils parviennent à se faire une place respectée, et méritent, par des services qui imposent la reconnaissance, la bienveillance et l’admiration du gouvernement anglais.

Tous ces souvenirs sont entretenus dans l’esprit du peuple par une littérature nationale dont l’unique tendance est la glorification et l’amour de la patrie ; et de même que le titre de Français réunit pour nous et résume tout ce qu’en dix siècles nos