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étonnés, doué de toutes les qualités, de tous les caractères qui font les nations fortes, et ce peuple était un peuple français ; il sortait des quelques hommes de notre sang que nous croyions définitivement perdus sur une terre que nous nous figurions ingrate. Son merveilleux et rapide développement venait donner un flagrant démenti à l’erreur de nos appréciations et provoquer en nous de tardifs remords pour l’injustice de notre oubli.

C’était donc une terre fertile et riche que ces quelques arpents de neige ; c’était donc une population robuste et vivace que ces colons abandonnés il y a un siècle sur un sol dédaigné !

De cette nation canadienne, nul ne peut aujourd’hui nier ni l’existence, ni les progrès ; les statistiques constatent la merveilleuse multiplication de sa population. Ses représentants viennent en France, y reçoivent les témoignages de notre sympathie, et ce n’est pas sans un légitime orgueil qu’ils traitent presque d’égal à égal, de nation à nation, avec une patrie qui a eu si peu de foi dans leur avenir. A juste titre, ils sont fiers de lui démontrer son erreur.

N’est-il pas intéressant pour nous d’étudier ces