— LA différence de nos religions, mon cher Oswald,
continua Corinne, est cause du blâme
secret que vous ne pouvez vous empêcher de
me laisser voir. La vôtre est sévère et sérieuse,
la nôtre est vive et tendre. On croit généralement
que le catholicisme est plus rigoureux que
le protestantisme, et cela peut être vrai dans
les pays ou la lutte a existé entre les deux religions ;
mais en Italie, nous n’avons point eu de
dissensions religieuses, et en Angleterre vous
en avez beaucoup éprouvé ; il est résulté de
cette différence, que le catholicisme a pris, en
Italie, un caractère de douceur et d’indulgence,
et que, pour détruire le catholicisme en Angleterre,
la réformation s’est armée de la plus
grande sévérité dans les principes et dans la
morale. Notre religion, comme celle des anciens,
anime les arts, inspire les poëtes, fait partie,
pour ainsi dire, de toutes les jouissances de
notre vie, tandis que la vôtre, s’établissant dans