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CORINNE OU L’ITALIE

sera peut-être pas la dernière, ajouta-t-elle en soupirant.

Oswald fut profondément ému par la touchante faiblesse de Corinne. Jusqu’alors il avait toujours vu l’imagination et le génie triompher de ses affections, et relever son ame dans les momens où elle était le plus abattue ; cette fois, le sentiment avait subjugué tout-à-fait son esprit ; et néanmoins Oswald s’était tellement identifié dans cette occasion avec la gloire de Corinne, qu’il avait souffert de son trouble, au lieu d’en jouir. Mais comme il était certain qu’elle brillerait un autre jour avec l’éclat qui lui était naturel, il se livra sans regret à la douceur des observations qu’il venait de faire, et l’image de son amie régna plus que jamais dans son cœur.