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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

gieuse, Jefferson pense comme la Fayette, la Fayette comme Wilberforce ; et ceux qui ne sont plus comptent aussi dans la sainte ligue. Est-ce donc par calcul, est-ce donc par de mauvais motifs que des hommes si supérieurs, dans des situations et des pays si divers, sont tellement en harmonie par leurs opinions politiques ? Sans doute il faut des lumières pour s’élever au-dessus des préjugés ; mais c’est dans l’âme aussi que les principes de la liberté sont fondés ; ils font battre le cœur comme l’amour et l’amitié ; ils viennent de la nature, ils ennoblissent le caractère. Tout un ordre de vertus, aussi bien que d’idées, semble former cette chaîne d’or décrite par Homère, qui, en rattachant l’homme au ciel, l’affranchit de tous les fers de la tyrannie.

FIN DU TOME TROISIÈME ET DERNIER.