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CONSIDÉRATIONS

porté sur des questions politiques, et je crois qu’ils ont très-mal édifié les personnes d’une opinion contraire qui les écoutaient. L’on a peu d’égards pour celui qui nous prêche le matin, s’il a fallu se disputer avec lui la veille ; et la religion souffre de la haine que les questions politiques inspirent contre les ecclésiastiques qui s’en mêlent.

Il seroit injuste de prétendre que la France est irréligieuse, parce qu’elle n’applique pas toujours au gré de quelques membres du clergé, le fameux texte que toute puissance vient de Dieu, texte dont l’explication sincère est facile, mais qui a merveilleusement servi les traités que le clergé a faits avec tous les gouvernemens, quand ils se sont appuyés sur le droit divin de la force. À cette occasion, je citerai quelques passages de l’instruction pastorale de monseigneur l’évêque de Troyes, qui, dans le temps où il étoit aumônier de Bonaparte, a fait, à l’occasion du baptême du roi de Rome, un discours au moins aussi édifiant que celui dont nous allons nous occuper. Nous n’avons pas besoin de dire que cette instruction est de 1816 : on peut reconnaître toujours en France la date d’un écrit par les opinions qu’il contient.

Mgr. l’évêque de Troyes dit : « La France