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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE IV.

De l’entrée des alliés à Paris, et des divers partis qui exis-
toient alors en France
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LES quatre grandes puissances, l’Angleterre, l’Autriche, la Russie et la Prusse, qui se coalisèrent en 1813 pour repousser les agressions de Napoléon, ne s’étoient jamais réunies jusqu’alors ; et nul état continental ne sauroit résister à une telle force. Peut-être la nation françoise auroit-elle encore été capable de se défendre, avant que le despotisme eût comprimé tout ce qu’elle avoit d’énergie ; mais comme il ne restoit que des soldats en France, armée contre armée, le nombre étoit entièrement, et sans nulle proportion, à l’avantage des étrangers. Les souverains qui conduisoient ces troupes de ligne et ces milices volontaires, formant près de huit cent mille hommes, montrèrent une bravoure qui leur donne des droits ineffaçables à l’attachement de leurs peuples ; mais il faut distinguer toutefois, parmi ces grands personnages, l’empereur de Russie, qui a le plus émi-