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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

ritains en faveur de l’égalité, que du despotisme de Cromwell, qui se faisoit sentir au dehors comme au dedans, puisque Louis XIV a porté son deuil. On auroit trouvé des écrivains pour soutenir que ce peuple turbulent et sanguinaire méritoit d’être remis dans le devoir, et qu’il lui falloit des institutions de ses pères, à l’époque où ses pères avoient perdu la liberté de leurs ancêtres. Mais auroit-on vu ce beau pays à l’apogée de puissance et de gloire que l’univers admire aujourd’hui ? Une tentative malheureuse pour obtenir la liberté eût été qualifiée de rébellion, de crime, de tous les noms qu’on prodigue aux nations, quand elles veulent des droits et ne savent pas s’en mettre en possession. Les pays jaloux de la puissance maritime de l’Angleterre sous Cromwell, se seroient complu dans son abaissement. Les ministres de Louis XIV auroient dit que les Anglois n’étoient pas faits pour être libres, et l’Europe ne pourroit pas contempler le phare qui l’a guidée dans la tempête, et doit encore l’éclairer dans le calme.

Il n’y a, dit-on, en France, que des royalistes exagérés, ou des bonapartistes ; et les deux partis sont également, on doit en convenir, les fauteurs du despotisme. Les amis de