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CONSIDÉRATIONS

entend des hommes qui ont disposé deux fois du sort de la France, donner ce prétexte hypocrite, seulement pour ne pas lui faire du bien, pour ne pas rendre aux protestans la sécurité qui leur est due, pour ne pas réclamer l’exécution sincère de la charte constitutionnelle ? Car les amis de la liberté sont aussi les frères en religion du peuple anglois. Quoi ! lord Wellington est authentiquement chargé par les puissances de l’Europe de surveiller la France, puisqu’il est chargé de répondre de sa tranquillité ; la note qui l’investit de ce pouvoir est publiée ; dans cette même note, les puissances alliées ont déclaré, ce qui les honore, qu’elles considéroient les principes de la charte constitutionnelle comme ceux qui doivent gouverner la France ; cent cinquante mille hommes sont restés sous les ordres de celui à qui une telle dictature est accordée ; et le ministère anglois viendra dire encore qu’il ne peut pas s’immiscer dans nos affaires ! Le secrétaire d’état, lord Casllereagh, qui avoit déclaré dans la chambre des communes, quinze jours avant la bataille de Waterloo[1] que l’Angleterre ne prétendoit en aucune manière imposer un gou-

  1. Séance du 25 mai 1815.