grand frein. Et d’ailleurs, on n’est point porté en Angleterre, comme en France, à faire des plaisanteries sur de tels sujets. Une sorte d’austérité, d’accord avec l’esprit des anciens rigoristes protestans, se manifeste dans ces procès. Les juges comme les spectateurs y portent une disposition sérieuse, et les conséquences en sont très-importantes, puisque le maintien des vertus domestiques en dépend, et qu’il n’y a point de liberté sans elles. Or, comme l’esprit du siècle ne les favorisoit pas, c’est un hasard heureux que l’utile ascendant de ces procès de divorce ; car il y a presque toujours du hasard dans le bien ou le mal que peut produire la fidélité aux anciens usages, puisqu’ils conviennent quelquefois au temps présent, et que d’autres fois ils n’y sont plus applicables. Heureux le pays où les torts des femmes peuvent être punis avec une si haute sagesse, sans frivolité, comme sans vengeance ! Il leur est permis de recourir à la protection de l’homme pour lequel elles ont tout sacrifié ; mais elles sont d’ordinaire privées de tous les avantages brillans de la société. Je ne sais si la législation pourroit inventer quelque chose de plus fort et de plus doux tout ensemble.
On s’indignera peut-être contre l’usage de