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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

faut de hardiesse pour s’en affranchir : aussi les femmes qui la bravent se portent-elles à de grands éclats. Mais combien ces éclats ne sont-ils pas rares, même dans la première classe, la seule où l’on puisse quelquefois en citer des exemples ! Dans le second rang, parmi les habitans des provinces, on ne trouve que de bons ménages, des vertus privées, une vie intérieure entièrement consacrée à l’éducation d’une nombreuse famille qui, nourrie dans la conviction intime de la sainteté du mariage, ne se permettroit pas une pensée légère à cet égard. Comme il n’y a point de couvens en Angleterre, les filles sont le plus souvent élevées chez leurs parens ; et l’on peut voir, par leur instruction et par leurs vertus, ce qui vaut le mieux pour une femme, ce genre d’éducation ou celui qui se pratique en Italie.

« Au moins, dira-t-on, ces procès de divorce, dans lesquels on admet les discussions les plus indécentes, sont une source de scandale. » Il faut qu’ils ne le soient pas, puisque le résultat est tel que je viens de le dire. Ces procès sont un antique usage, et sous ce rapport, de certaines gens devroient les défendre ; mais, quoi qu’il en soit, la terreur du scandale est un