Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
CONSIDÉRATIONS

L’attention des hommes éclairés fut fortement excitée par les écrits de Swift, et les améliorations qui se sont opérées dans ce pays datent d’alors. Lorsque l’Amérique se déclara indépendante, et que l’Angleterre fut obligée de la reconnaître comme telle, la nécessité de ménager l’Irlande frappa tous les jours davantage les bons esprits. L’illustre talent de M. Grattan, qui, trente ans plus tard, vient de nouveau d’étonner l’Angleterre, se faisoit remarquer, dès 1782, dans le parlement d’Irlande ; et, par degrés, on a décidé ce pays à l’union avec la Grande-Bretagne. Les préjugés superstitieux y sont encore cependant la source de mille maux ; car, pour arriver au point de prospérité où est l’Angleterre, les lumières de la réforme religieuse sont aussi nécessaires que l’esprit de liberté du gouvernement représentatif. L’exclusion politique à la-

    trick, dont il étoit le doyen, retentir de toutes parts, et il demanda ce que cela signifioit. Ses amis, enchantés de ce qu’il recouvroit la parole, se hâtèrent de lui dire que c’étoit pour le jour de sa naissance que ces signes de joie avoient lieu. « Ah ! s’écria-t-il, tout cela est inutile maintenant ! » et il rentra dans le silence que la mort vint bientôt confirmer. Mais le bien qu’il avoit fait lui survécut, et c’est pour cela que les hommes de génie passent sur la terre.