Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
CONSIDÉRATIONS

struction parmi les paysans qu’en Angleterre, parce qu’il y a moins de richesse chez quelques particuliers, et plus d’aisance chez le peuple. La religion presbytérienne, établie en Écosse, exclut la hiérarchie épiscopale que l’église anglicane a conservée. En conséquence, le choix des simples ministres du culte y est meilleur ; et comme ils vivent retirés dans les montagnes, ils s’y consacrent à l’enseignement des paysans. C’est aussi un grand avantage pour l’Écosse que de n’avoir pas, comme l’Angleterre, une taxe des pauvres très-forte, et très-mal conçue, qui entretient la mendicité, et crée une classe de gens qui n’osent pas s’écarter de la commune où des secours leur sont assurés. La ville d’Edimbourg n’est pas aussi absorbée que Londres par les affaires publiques, et elle ne renferme pas une telle réunion de fortunes et de luxe, aussi les intérêts philosophiques et littéraires y tiennent-ils plus de place. Mais, d’une autre part, les restes du régime féodal se font plus sentir en Écosse qu’en Angleterre. Le jury dans les affaires civiles ne s’y est introduit que dernièrement ; il y a beaucoup moins d’élections populaires, à proportion, que chez les Anglois. Le commerce y exerce