Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
CONSIDÉRATIONS

de cette constitution, qui est aussi chère au duc de Norfolk qu’au dernier portefaix de l’Angleterre, parce qu’elle protège aussi équitablement l’un que l’autre.

Thee account still happy, and the chief
Among the nations, seeing thou art free,
My native nook of earth ! Thy clime is rude,
Replete with vapours, and disposes much
All hearts to sorrow, and none more than mine :
........
Yet, being free, love thee.....

Ces vers sont d’un poète d’un admirable talent[1], mais dont la sensibilité même avoit altéré le bonheur. Il se mouroit du mal de la vie ; et, quand tout le faisoit souffrir, amour, amitié, philosophie, une patrie libre réveilloit encore dans son âme un enthousiasme que rien ne pouvoit éteindre. Tous les hommes sont plus ou moins attachés à leur pays ; les souvenirs de l’enfance, les habitudes de la jeunesse, forment cet inexprimable amour de la terre natale qu’il faut reconnaître pour une vertu, car tous les sentimens vrais en sont la source. Mais, dans un

  1. Cowper.