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CONSIDÉRATIONS

dépendance du ministère. Le ministère, il est vrai, peut influer sur plusieurs élections, telles que celles des bourgs de Cornouaille et quelques autres de ce genre, dans lesquels le droit d’élire s’est conservé, bien que les élections aient en grande partie disparu ; tandis que des villes dont la population est fort augmentée n’ont pas autant de députés que leur population l’exigerait, ou même n’en ont point. Il faut compter au nombre des prérogatives de la couronne le droit de faire entrer par son influence soixante ou quatre-vingts membres dans la chambre des communes, sur six cent cinquante dont elle est composée ; mais cet abus, et c’en est un, n’a point altéré jusque dans les derniers temps la force et l’indépendance du parlement anglois. Les évêques et les archevêques qui siègent dans la chambre des pairs, votent aussi presque toujours avec le ministère, excepté sur les points qui ont rapport à la religion. Ce n’est point par corruption, mais par convenance, que des prélats nommés par le roi n’attaquent pas d’ordinaire les ministres ; mais tous ces élémens divers dont la représentation nationale est composée, n’empêchent pas qu’elle ne marche en présence de l’opinion, et que les hommes importans de l’Angleterre, comme ta-