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CONSIDÉRATIONS

tre justice nationale. Le fait qui est soumis à votre examen, et dont toutes les circonstances vous sont déjà connues par la procédure, place notre pays, son gouvernement, ses citoyens et ses lois au plus haut point d’élévation morale où l’ordre social puisse atteindre. Le 15 du mois de mai dernier, un coup de pistolet a été tiré contre le roi, dans la quarantième année d’un règne pendant lequel il n’a pas seulement joui du pouvoir souverain, mais exercé sur le cœur de son peuple un empire spontanément accordé. Du moins toutes les apparences indiquent que le coup étoit dirigé contre Sa Majesté, et cela dans un théâtre public, au centre de sa capitale, au milieu des applaudissemens sincères de ses fidèles sujets. Toutefois, pas un des cheveux de la tête de l’assassin présumé n’a été touché ; et le roi lui-même, qui jouoit le premier rôle dans cette scène, soit par son rang, soit parce que ses intérêts et ses sentimens personnels étoient les plus compromis, donné un exemple de calme et de modération non moins heureux que remarquable.

« Messieurs, je conviens avec l’avocat général (et en effet il ne sauroit y avoir deux opinions à cet égard) que si le même coup de