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CONSIDÉRATIONS

le conseil de la cité, et dont les pouvoirs administratifs sont très-étendus. On se garde bien en Angleterre de tout concentrer dans l’autorité ministérielle, et l’ont veut que, dans chaque province, dans chaque ville, les intérêts de localité soient remis entre les mains d’hommes choisis par le peuple pour les diriger. Le lord maire est ordinairement un négociant de la cité, et non pas un négociant en grand, mais souvent un simple marchand, dans lequel un très-grand nombre d’individus peuvent voir leur pareil. Lady Mayoress, c’est ainsi qu’on appelle la femme du maire, jouit pendant un an de tous les honneurs dus aux rangs les plus distingués de l’état. On honore l’élection du peuple et la puissance d’une grande ville dans l’homme qui la représente. Le lord maire donne deux dîners de représentation, où il invite des Anglois de toutes les classes et des étrangers. J’ai vu à sa table des fils du roi, plusieurs ministres, les ambassadeurs des puissances étrangères, le marquis de Landsdowne, le duc de Devonshire, ainsi que des citoyens très-recommandables par des raisons diverses : les uns, fils de pairs ; les autres, députés ; les autres, négocians, jurisconsultes, hommes de lettres, tous citoyens anglois, tous également atta-