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CONSIDÉRATIONS

de commerce tomboit-elle, une autre se relevoit aussitôt. Les propriétaires, devenus plus riches par la hausse des terres, consacroient une grande portion de leurs revenus à des établissemens de charité publique. Lorsque l’empereur Alexandre est arrivé en Angleterre, entouré par la multitude à laquelle il inspiroit un si juste empressement, il demandoit où étoit le peuple, parce qu’il ne voyoit autour de lui que des hommes vêtus comme la classe aisée l’est ailleurs. Tout ce qui se fait en Angleterre par des souscriptions particulières est énorme : des hôpitaux, des maisons d’éducation, des missions, des sociétés chrétiennes, ont été non-seulement soutenus, mais multipliés pendant la guerre ; et les étrangers qui en éprouvoient les désastres, les Suisses, les Allemands, les Hollandais, n’ont cessé de recevoir de l’Angleterre des secours particuliers, produit des dons volontaires. Lorsque la ville de Leyde fut presque à demi renversée par l’explosion d’un bateau chargé de poudre, on vit paraître, peu de temps après, le pavillon anglois sur la côte de Hollande ; et comme le blocus continental existoit alors dans toute sa rigueur, les habitans de la côte se crurent obligés de tirer sur ce vaisseau perfide : il arbora le signe de parle-