CHAPITRE III.
De la prospérité de l’Angleterre, et des causes qui l’ont
accrue jusqu’à présent.
IL y avait, en 1813, vingt et un ans que les Anglois étoient en guerre avec la France, et pendant quelque temps le continent entier s’étoit armé contre eux. L’Amérique même, par des circonstances politiques étrangères aux intérêts de l’Europe, faisoit partie de cette coalition universelle. Depuis plusieurs années le respectable monarque de la Grande-Bretagne ne possédoit plus l’empire de ses facultés intellectuelles. Les grands hommes dans la carrière civile, Pitt et Fox, n’existoient plus, et personne encore n’avoit succédé à leur réputation : l’on ne pouvoit citer aucun nom historique à la tête des affaires, et le seul Wellington attiroit l’attention de l’Europe. Quelques ministres, plusieurs membres de l’opposition, des savans, des hommes de loi, des hommes de lettres, jouissoient d’une haute estime ; si d’un côté la France, à force de s’abaisser sous le joug d’un seul, avoit vu disparoître les répu-